Ce film, nommé 10 fois aux Oscars 2024 (et reparti bredouille) est déjà diffusé ce soir à la télé
Le à 08:30 par Yoann Jenan
Modifié le à 11:53
Martin Scorsese adapte librement une enquête journalistique édifiante pour livrer une fresque saisissante et un vibrant hommage aux Amérindiens dans ce film diffusé ce vendredi 19 avril 2024 à 21h10 sur Canal+.
Des hommes dansent autour d’un geyser d’or noir sur un blues aux sonorités tribales. Tout un symbole à l’entame du 27e film de Martin Scorsese. Dans un récit fleuve (plus de 3 h 20), il rend hommage avec maestria aux Osages, une tribu amérindienne. Déplacés contre leur gré à la fin du XIXe siècle, ils sont ensuite installés en Oklahoma, au cœur des États-Unis. La découverte de pétrole sur ces terres fertiles sonnera le début du massacre de ce peuple dans les années 1920. Leitmotiv du western, Killers of the Flower Moon débute avec l’arrivée en train d’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), de retour de la Grande Guerre, dans la ville de Fairfax. Sans grand talent, il se voit proposer un poste de chauffeur par son oncle William "King" Hale (Robert De Niro).
Une fabuleux trio Leonardo Dicaprio-Lily Gladstone-Robert De Niro
Restituer l'enquête incroyable du journaliste américain David Grann (sortie en France sous le titre La Note américaine) autour de ce "règne de la terreur" aurait été impossible. Martin Scorsese fait le choix fort de recentrer sa caméra sur Mollie Burkhart et sa famille. Comme tous les Osages, cette riche héritière jugée "incompétente" est soumise à la tutelle financière des Blancs. Elle commet alors l'erreur de tomber amoureuse d’Ernest, laissant entrer le loup William Hale dans sa vie... Habitée par son personnage, Lily Gladstone (qui aurait mérité plus de temps à l’écran) livre une performance majuscule. Elle vole même la vedette à un Leonardo DiCaprio impressionnant, quoiqu’à la limite du surjeu. Robert De Niro est quant à lui glaçant dans la personnification même d’un mal insidieux.
KIllers of the Flower Moon : il était (encore) une fois en Amérique
Il y a dans ce long métrage un savant mélange des genres. Un (anti-)western et un film (très) noir. Mais n’y cherchez pas la frénésie ostentatoire dont sait faire preuve le cinéaste. "Marty" lui préfère une mise en scène classique et sobre épousant l’âpreté d’un récit lent et sombre. Plutôt qu’une violence frontale, il privilégie des plans larges et fixes pour mieux rendre compte de l’horreur de ces assassinats tus. Plus qu’un western revisité où les Amérindiens ont des chauffeurs blancs, Killers of the Flower Moon raconte surtout les États-Unis. Une Amérique construite dans la violence par appât du gain. Une Amérique où l’avidité effarante et écœurante de propriétaires blancs a entraîné le massacre de 24 Osages officiellement, et des centaines plus vraisemblablement.
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